Fonctions: Professeur de l’ULB et Directeur de l’Institut d’Etudes du Judaïsme à l’ULB.

Biographie

Romaniste de formation, Thomas GERGELY a enseigné, de 1971 à 2010, la maîtrise de l’écriture et de la stylistique française au Département de communication de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université Libre de Bruxelles. Il a également enseigné en philosophie romane et en Langues et littératures françaises. Il a eu, de la sorte, quelque 30 000 étudiants. De 1996 à 2000, il a été président du Département de communication. En outre, Thomas GERGELY est professeur d’histoire juive à l’Institut d’Etudes du Judaïsme à l’ULB, Institut dont il est directeur depuis 2001. En 2007, l’ULB lui a décerné le Prix Socrate au titre de ses enseignements. Actuellement, Thomas GERGELY dispense encore ses cours au Département de Philosophie de l’ULB, où il traite d’histoire et de pensée juives. Ses travaux, livres et articles, portent tant que les langues et les lettres romanes que sur le judaïsme et, parfois, ils combinent ces deux domaines. Ses publications traitent ainsi de rhétorique, de linguistique français, d’histoire juive et de philosophie religieuse et envisagent régulièrement les rapports du judaïsme avec le monde occidental chrétien. Il est ainsi auteur de deux livres et d’une centaine de publications scientifiques. Il est également directeur de la collection “Mosaïque”. Depuis 2009, il est professeur invité à la Faculté de Théologie de l’Université catholique de Louvain. Thomas GERGELY a enseigné (dans le cadre de cours, de séminaires ou de colloques) dans une douzaine de pays dont – outre la Belgique – l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Israël, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Suède, la Tchéquie. En 2005, le Centre Culturel Laïc Juif lui a décerné le Prix de Mensch de l’année. 

Thomas GERGELY est Officier de l’Ordre de la Couronne. “Judaïsme et Islam, d’importants points de similitude”

Au fil de notre bref survol des similitudes entre judaïsme et islam, nous nous sommes attachés à montrer les ressemblances les plus patentes entre les deux religions. Certes, l’islam, qui trouve sa source dans les deux révélations précédentes (ou, du point de vue musulman, en constitue l’aboutissement), et leur ressemble, l’islam donc diffère du judaïsme et du christianisme comme un enfant se distinguera de ses parents. Il a son autonomie, ses spécificités, et sa valeur propre. Ces derniers ne doivent cependant pas occulter les similitudes avec les origines, parce que c’est par cette voie que passe la reconnaissance de soi et de l’autre, et donc la pacification des esprits et des cœurs. Dans les grandes lignes, voici donc, citées, ces similitudes que, dans l’exposé, nous avons rapidement analysées.

  1. La circoncision: pratiquée à huit jours chez les juifs et, chez les musulmans, à des âges plus tardifs. Dans le judaïsme, la circoncision inscrit l’enfant dans l’Alliance abrahamique mais ne confère pas la judéité qui est transmise par la mère. Dans l’islam, la pratique dont la prescription est absente du Coran, est coutumière et ne confère pas l’islam, lequel est donné par le père.
  2. L’alimentation: Les juifs observants respectent les interdits alimentaires de la Thora qui proscrivent le sang, les animaux terrestres qui ne ruminent pas et n’ont pas le sabot fendu; les oiseaux charognards et ceux qui ne volent pas; les animaux aquatiques qui n’ont pas d’écailles et qui ne nagent pas. En plus, pour qu’il soit kasher (conforme), il faut l’animal soit abattu par égorgement rapide (shehita). L’ensemble de ces règles rappelle que l’alimentation carnée implique de tuer et qu’elle est juste une concession faite à l’homme. On ne mélange pas non plus lait et viande. En islam, pour que
  3. l’aliment soit hallal, le sang est également proscrit ainsi que l’abattage sous égorgement rapide et invocation du nom de Dieu. Le porc est banni, comme chez les juifs. Mais l’islam ne suit pas les autres refus alimentaires du judaïsme.
  4. Le droit religieux: Les juifs religieux suivent, pour les questions relevant du droit privé et religieux, les règles de la halakha, telles qu’elles sont exposées dans le Talmud. Pour le reste, “la loi du royaume est la loi”. Dans l’islam, il en va de même, selon les prescrits de la sharia.
  5. La charité: La charité, la Tzedaqa, relève, dans le judaïsme, des obligations et non du facultatif. Il est requis de redistribuer, raisonnablement, aux moins nantis les biens dont on dispose. L’islam pratique la zaqat, dans des conditions très ressemblantes.
  6. La prière: Le judaïsme, comme l’islam, prescrivent les prières quotidiennes, trois pour les premiers, cinq pour les seconds. Il s’agit de la tefila et de la salat, dites, pour les uns, en direction de Jérusalem, pour les autres, de la Mecque. Juifs comme musulmans récitent leurs prières, en partie à voix haute, en partie à voix basse. S’ajoute chez les juifs, la prière chantée. En islam, la lecture du Coran connaît aussi une sorte de cantillation. Elle se retrouve dans la lecture de la Thora.
  7. Unité de Dieu: Enfin, last but not least, on se rappellera que judaïsme et islam (ainsi que le christianisme) sont des monothéismes impliquant l’adoration de Dieu un et unique, concept issu de la révélation commune abrahamique. Le judaïsme exprime sa foi dans le Shema Israel… “Ecoute Israël, l’Eternel Dieu est Un”. L’islam le proclame dans l’affirmation que Allah hou Akhbar, “Dieu est l’Unique”.

Tels étaient les points principaux de ressemblance que nous avons exposés et quelques autres encore dont l’évocation sort des limites du présent résumé.

Thomas GERGELY (Université Libre de Bruxelles, Directeur de l’Institut d’Etudes du Judaïsme à l’ULB)

 

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