Fonctions: Conseillère communale à la Ville de Mons, Coordinatrice administrative à l’asbl Transvia et Membre du Conseil de police.

La “diversité”, le “vivre ensemble” sont parmi les thèmes qui font couler beaucoup d’encre surtout dans la conjoncture actuelle.

Après la guerre 40-45, la première génération issue de l’immigration a été sollicitée pour contribuer au relancement de l’économie, elle s’est conformée au modèle belge en s’adaptant à la vie culturelle existante dans le pays d’accueil avec, évidemment, le rêve du retour au pays d’origine plus riche qu’en arrivant.

Par exemple, en Belgique, cette première génération a donné naissance à une deuxième, troisième, quatrième générations qui, au fur et à mesure, se sentent belges à part entière. Ils ont acquis les droits civils, politiques, sociaux du pays d’accueil et revendiquent le vivre ensemble tout en gardant pour la plupart leurs singularités et spécificités.

Plusieurs phénomènes sont apparus durant la cohabitation notamment les chocs culturels qui peuvent engendrer des situations conflictuelles, le rejet de l’ “autre” considéré comme différent, le racisme, la discrimination… et j’en passe. Mais cette cohabitation engendre également biens des aspects positifs notamment l’enrichissement mutuel des êtres humains issus d’origines différentes mais surtout complémentaires.

Je reviens au sujet qui est “la diversité peut-elle être un facteur de réussite professionnelle”?

J’en ai parlé à plusieurs personnes belges d’origine étrangère et les avis divergent. En effet, pour certains, la diversité a été un frein et les discriminations à l’emploi peuvent se rencontrer tant durant le recrutement que sur le lieu de travail. Ces personnes m’ont avoué devoir travailler deux fois plus que les belgo-belges car ils doivent prouver deux fois plus leurs compétences et capacités. Par contre, d’autres estiment que la diversité a été pour eux un atout pour la réussite professionnelle.

Je voudrais vous parler de mon expérience personnelle et ma modeste contribution dans le processus:

D’une part, je suis Coordinatrice administrative à l’asbl Transvia. C’est une structure qui a toujours prôné l’égalité des chances, en permettant à chacun et chacune, quels que soient son origine sociale, son lieu de naissance, ses convictions religieuses ou philosophiques, son âge, son sexe, son orientation sexuelle, son handicap, d’être intégré(e) dans la société de manière respectueuse.

Transvia est un CISP (Centre d’Insertion Socioprofessionnelle). Suite aux constats sur le terrain, nous avons demandé un agrément en tant que service d’Insertion Sociale que nous avons obtenu en 2010. Ce service a pour objectifs principaux:

  • de rompre l’isolement,
  • de (re)créer des liens sociaux,
  • de communiquer,
  • d’avoir une image positive de soi,
  • de (re)structurer son quotidien,
  • de développer sa mobilité,
  • d’acquérir un comportement citoyen adéquat,
  • d’être capable de se mettre en projet, d’agir et de se faire valoir.

Depuis des décennies, la pauvreté augmente, une pauvreté économique, sociale et culturelle.

Et l’onde de choc du plan d’activation des chômeurs a pour effet pervers d’amplifier cette spirale du paupérisme et de la dualisation.

Nous sommes encore loin de vivre dans le meilleur des mondes.

C’est pourquoi nos actions restent toujours d’actualité. Nous continuons et nous continuerons à lutter contre l’exclusion et l’inégalité à tout niveau. Transvia a évolué dans le respect de l’objectif initial de son objet social qui est: “promouvoir des projets pédagogiques novateurs préparant les jeunes et les moins jeunes à une vie active, positive et à une meilleure insertion individuelle, sociale, culturelle et professionnelle”.

Et ce, dans l’optique des valeurs phares: la solidarité – la participation – l’esprit d’adaptation et d’initiative.

Transvia, comme les autres CISP du secteur sont souvent une lueur d’espoir dans des existences ternies par un manque de perspectives.

D’autre part, je suis conseillère communale à la Ville de Mons, là aussi, je peux dire que c’est une fonction très prenante mais elle me permet  d’œuvrer pour améliorer la vie de nos concitoyens et surtout de travailler sur des problématiques liées à la vie dans le grand Mons et au bien-être de ses habitants.

Comme je l’ai dit lors d’une autre intervention, mon choix d’être administratrice dans certains structures et de faire partie du Conseil de Police me permet d’être outillée pour aider et gérer au mieux les problèmes rencontrés par les citoyens montois ou d’ailleurs.

Être administratrice à la Mobilière sociale “Toi et Moi” et à l’AIS me permet une meilleure information concernant les modalités d’accès au logement, par exemple.

La présidence du PAC de Jemappes “Présence et Action culturelles”, avec d’autres ami(e)s  et membres me permet de valoriser les lieux de culture et de soutenir les événements et manifestations de proximité, de créer seul ou de participer à des activités avec des partenaires…

En fin de compte, est-ce que nous pouvons dire qu’une personne a réussi ou pas sa carrière professionnelle? Est-ce qu’elle est considérée par la société au sens large comme par l’entourage comme ayant réussi?

Ce sont des questions qui amènent des réponses différentes selon les cas. Occuper un poste de responsabilité politique (ministre, député, bourgmestre,…), être cadre supérieur, posséder une grande entreprise est pour certains signe de réussite mis il faut se dire que ces personnes ont dû batailler, travailler, sacrifier même la vie de famille (à part les richesses issues d’héritage familial) pour arriver à ces postes. Être d’une origine différente, d’une religion différente, d’une couleur de peau différente peut poser des problèmes de reconnaissance par rapport à la réussite professionnelle. Mais il ne faut surtout pas oublier que tout dépend du cheminement professionnel de chacun, de ses aspirations, de sa motivation et des moyens qu’il met pour arriver à la réussite professionnelle même s’il est considéré comme différent.

Là, le vivre ensemble dans les différences ethniques, religieuses, communautaire,… revêt toute son importance en nuançant certains mots tels qu’intégration et assimilation pour les 2e, 3e et 4e générations.

Le respect de la différence et de la diversité est le gage d’une société qui se veut solidaire et pluraliste. Il contribue à l’espoir d’entrevoir un monde qui évolue à l’unisson dans la paix et l’épanouissement de l’être humain.

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